Sommaire
LA GUERRE DU VIETNAM. LES BOAT PEOPLE
1) La Guerre du Vietnam (1965-1975)
Au Vietnam du Sud éclata une guérilla communiste contre le pouvoir pro-américain. Cette guérilla, dirigée par le FNL (Front national de Libération), était appuyée par le Vietnam du Nord. On appelait en Occident ces guerilleros les Vietcongs.
Les Etats-Unis s’engagèrent peu à peu dans cette guerre après 1960, et totalement en 1965-1973. Ils eurent là-bas 500 000 hommes, aux côtés des troupes du Sud-Vietnam. Ils bombardèrent lourdement les trois pays, car des guérillas communistes existaient aussi au Laos (Pathet Lao) et au Cambodge (les futurs Khmers rouges).Plus de bombes furent déversées alors sur l’Indochine qu’il n’en fut déversé sur l’Allemagne en 1939-1945.
La résistance du petit Vietnam Nord suscita beaucoup de sympathie dans le monde , alors que les Américains, Goliath surpuissant, étaient violemment critiqués.
Les Américains furent, comme les Français avant eux, usés militairement. Aux Etats-Unis même se déroulaient de puissantes manifestations contre l’engagement américain en Indochine. La crise morale et politique fut telle que Washington retira ses troupes en 1973, laissant face à face les forces communistes et les troupes du gouvernement de Saigon.
2) En 1975, toute l’Indochine ex-française devint communiste. Saigon, Phnom-Penh, Vientiane furent pris par les maquisards. Le Vietnam du Sud fut annexé au Nord et communisé sans ménagement, Saigon fut rebaptisé Ho-Chi-Minhville. Le Laos devint communiste. Au Cambodge, les Khmers Rouges vidèrent la capitale, et massacrèrent, pendant les quatre ans de leur régime (1975-1979), 1,7 million de leurs compatriotes, 20 % de la population , au nom de la pureté idéologique. Leur folie fut telle que les communistes vietnamiens intervinrent en 1979 pour les renverser.
3) Les Boat People
La victoire communiste de 1975 entraîna pendant une dizaine d’années l’exode, par mer ou par terre, de centaines de milliers d’Indochinois vers des camps de réfugiés situés dans les pays voisins (Thaïlande, Malaisie…). 1,5 million de Vietnamiens ont fui vers l’Amérique du Nord , à cause des liens noués pendant la guerre, l’Europe (notamment la France, à cause des liens noués durant la période coloniale), l’Australie (à cause de la relative proximité géographique).
On pense que 300 000 fuyards par bateau (les « boat people ») ont péri en mer.
4) Des Etats toujours communistes
Le Vietnam fait partie en 2009 avec la Chine, la Corée du Nord et Cuba, des Etats restés communistes (interdiction de tout parti autre que le parti communiste). Le Laos est lui aussi, officiellement, une république communiste. Le Cambodge est en principe une monarchie parlementaire, avec multipartisme et élections, mais l'ex-parti communiste se maintient au pouvoir.
Les trois pays ont adopté comme la Chine "l'économie socialiste de marché", c'est-à-dire le capitalisme. Au Vietnam, la parti communiste, tout réprimant toute opposition politique, a ouvert les frontières aux émigrés et à leurs capitaux.
5) Les indochinois en France et à Besançon
au niveau national, les Cambodgiens de France sont quelques dizaines de milliers.
Les Hmongs du Haut-Laos, minorité montagnarde (aussi appelés Méos, ou Miaos, terme péjoratif), ont fui surtout vers les Etats-Unis (voir le film « Gran Torino » de Clint Eastwood). Ils sont peut_être 10 000 en France (dont la Guyane).
Les Vietnamiens sont les plus nombreux : 150 à 200 000, dont environ un tiers sont catholiques.
A Besançon, vers 1995, le père Gilles, très actif dans l’accueil des immigrés indochinois, évaluait le nombre des Vietnamiens à 600, celui des Cambodgiens à 500, celui des Laos à 200, et celui des Hmongs au même chiffre.