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Lazhari Khaoua, arrivé parmi les premières vagues de travailleurs immigrés algériens, a connu les grandes difficultés des nouveaux installés.
« Je suis né en 1933 à Khenchela, dans le massif des Aurès. Mes parents habitaient au douar d’Ensigha. Ils élevaient quelques petits troupeaux de moutons, mais ils n’avaient pas de terre. Mon père faisait un peu le cordonnier, aussi. Ma famille était très pauvre. Il faut dire qu’à ce moment-là, en Algérie, ce n’était pas comme maintenant, il n’y avait pas de boulot ; nous étions des Français musulmans, donc nous étions sous l’autorité française. Nous étions des Français si vous voulez, mais il y avait les colons qui faisaient ce qu’ils voulaient. Ils prenaient des gars pour travailler pour des salaires de misère, alors je me suis dit que je préférais venir en France. Je suis parti, et dès que je suis arrivé ici, j’ai trouvé du boulot.
J’ai un frère aîné, qui est mort, et trois sœurs, dont deux qui m’ont rejoint. J’ai appris à lire en arabe à l’école coranique de Khenchela. En arabe, mais pas en français. Je suis parti en France en 1952, et je n’avais pas dix-neuf ans, avec l’autorisation de mes parents. Je suis venu à Besançon parce qu’il y avait déjà des gens de Khenchela, quelques Hakkar.
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