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Départ pour la France
Après, je me suis inscrit pour venir en Europe. J’ai eu une réponse quinze jours après qui me convoquait à un test pour pouvoir venir en France. Après, je suis allé à Istanbul pour faire un test avec deux architectes, un turc et un français, pour vérifier ce que je savais faire.
Quel était votre état d’esprit à ce moment-là, qu’est-ce qui vous motivait à venir en France ?
Je me rappelais de ce qu’on nous disait à l’école primaire, la maîtresse nous disait que les Français étaient parmi les peuples les plus courtois, les plus honnêtes, les plus gentils. Que les hommes et les femmes étaient tous gentils. Depuis ce moment-là, c’était rentré dans ma tête. Donc je me suis inscrit et quinze jours après, j’ai été pris. J’ai eu la réponse pour venir en France, c’était en 1974.
Comment vous êtes arrivé, en avion, voiture ?
En train. Juste après avoir réussi le test avec les architectes, il y avait un examen médical. On nous a tout regardé, de l’intérieur à l’extérieur. Même les ongles du pied, tout ! Et puis après, ils nous ont donné des papiers et de l’argent. Ils nous ont acheté les billets. C’était un patron de Lure qui payait tout.
En France, vous arrivez où ?
À Lure. Et puis on a été distribués : vous, vous partez à Paris, vous vous partez sur différents endroits. On était trente personnes. Il y avait un traducteur qui nous parlait en turc. Moi, j’ai été envoyé à Mulhouse pour six mois, puis un an à Belfort, un an à Luxeuil, puis à Vesoul avec des allers-retours sur Besançon et Dijon. Je me déplaçais suivant les chantiers. Après avoir travaillé trois ans, en 1976, j’ai pu faire venir ma femme.