Sommaire
aujourd’hui
plus de traces de l’exil de mes parents à Montpellier
qui dort dans la chambre où le corps raidi de mon père
attendait d'être mis en terre
quelles pâtes lèvent maintenant au-dessus du radiateur dans le placard
de quels nouveaux parfums la cuisine s'emplit-elle
les oiseaux viennent-ils toujours se désaltérer entre les pavés disjoints
de l'allée sous le cerisier
la maison vide a été vendue
ma sœur mon frère et moi poursuivons notre route
le printemps venu elle choisit pour son jardin les fleurs les plus rares
il a remplacé le violoncelle par l’accordéon
mes étagères débordent de cahiers carnets albums
mantecaos et mounas embaument nos maisons
nous nous sommes partagé la poignée de terre du jardin de Sidi Bel Abbès
habités par les mêmes peurs et les mêmes souvenirs
nous cherchons partout
des écoles
des gares
des parfums
des fantômes
ici
là-bas
souvent nous ne trouvons plus rien
nous repartons alors
plus loin
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